lundi 25 avril 2016
Intégrale...
Il y a dix ans paraissait le premier tome du Désespoir du Singe, série en trois volumes réalisée avec mon ami Jean-Philippe Peyraud au scénario.
Avec le recul, c'était peut-être plus une histoire à lire d'une traite, comme un long récit d'aventure tragique et romantique, ce que nous étions en train de faire. Une histoire à prendre d'un bloc.
C'était un peu comme ça qu'on l'avait pensé, en fait.
Surtout quand on sait qu'il aura fallu attendre trois années entre le tome deux et le dernier acte...
Ma faute, entièrement.
A cette période, au milieu de plein de bouleversements personnels, je prends conscience à quel point je ne suis pas taillé pour le format "série" et le rythme régulier de coureur de fond, qu'il impose.
Chaque fois que je termine un livre, je boucle un moment précis de ma vie, et j'éprouve le besoin de faire autre chose, de changer de registre, ou d'univers, ou d'intention.
Bref, de partir voir ailleurs si j'y suis.
Mon tempérament s'accommode mal du "devoir y revenir".
Quand une histoire est finie, elle est finie.
Alors tenir le principe de la série qui oblige à s'y remettre tout de suite sans mollir, vous pensez...
J'ai souffert sur le début du tome 3.
Des pages sans cesse recommencées, jetées, refaites...
Un calvaire.
Et puis, après plusieurs mois, le plaisir est revenu et le second souffle avec.
Et c'était joyeux, de retrouver ces personnages pour conclure cette aventure là.
Mais je ne suis pas taillé pour couper les histoires en morceaux.
Tomber 250 pages d'un coup, je peux.
Mais trois fois 54, non.
Allez comprendre.
Tout ça pour dire que la parution (mi mai) de cette histoire sous forme intégrale, me réjouit.
Vraiment. Parce qu'après tout ce temps, je l'aime toujours autant, cette histoire.
Avec ses défauts et ses bons moments, avec son romantisme et sa fureur...
De la voir exister comme ça me donne l'impression qu'elle trouve sa vraie forme.
Celle qu'elle aurait peut-être dû avoir dés le départ, je ne sais pas.
En tous cas, d'une certaine manière, je m'aperçois en ayant travaillé un peu sur cette intégrale, à quel point je tenais à cette histoire et à ces années partagées avec Jean-Philippe, pour lui donner vie.
Quand le premier tome était paru, on avait mis une bouteille de côté à ouvrir plus tard, pour fêter la fin de la série quand on y serait.
Et puis le tome trois est sorti, la vie nous a occupé à d'autres choses, et la bouteille n'a pas été ouverte.
Tandis que je vois cette intégrale arriver, je sais pourquoi il ne fallait pas la boire avant. C'est maintenant qu'on peut dire que c'est fini.
Alors voilà, mon Jean-Philippe: on va enfin pouvoir le boire, ce verre!
Publié par
alfred